Thème 1.1
L'énergie géothermique
Le captage horizontal
Dans le cas d'un système géothermique de
surface à détente
directe (sol extérieur / sol intérieur), lorsque
le terrain le permet (surface
extérieure
suffisante, absence de revêtement imperméable, recul
suffisant
par rapport aux arbres, etc.), un fluide
frigorigène circule dans des serpentins enterrés à
un mètre sous le sol extérieur (captage de surface, dit
horizontal). Le compresseur d'une pompe à chaleur (Pac)
géothermale permet d'augmenter la chaleur prélevée
dans le sol par le fluide. Dans le cas
d'un sytème géothermique avec fluide
intermédiaire, le risque de pollution
du sol extérieur par une fuite du fluide frigorigène est
écarté mais le rendement
est un peu moins bon.
La chaleur utile à l'intérieur de la construction est
alors
transmise par l'intermédiaire d'un circuit de distribution
hydraulique
: de l'eau glycolée (antigel) dans les serpentins
extérieurs
; de l'eau dans le plancher chauffant intérieur. Le
système
nécessite en plus du compresseur et du détendeur de toute
Pac,
deux échangeurs où s'effectuent l'évaporation et
la
condensation permettant la libération de l'énergie qui
chauffe
l'eau intérieure.
Le sous-sol
étant à une température plus élevée
que
celle de l'air extérieur en hiver car chauffé par le
soleil
et bien isolé, les Pac géothermales présentent un
meilleur
rendement que les Pac à air (aérothermie, non
basée sur une énergie
renouvelable). Avec 1 kWh
d'électricité consommée
par le compresseur, une Pac géothermale restitue jusqu'à
4 kWh
(contre 1 ou 2 kWh pour une Pac à air). Attention aux
températures inférieures à 0 °C car les
rendements des Pac baissent alors considérablement au moment
où les besoins en chauffage sont les plus importants ! Attention
aussi à l'eau chaude sanitaire qui ne peut pas être
produite par une Pac de
surface avec de bons rendements (température supérieure
à
45 °C).
Le rendement global des systèmes de chauffage à base d'électricité ne sont jamais bons au niveau d'un pays, car en démarche Qualité Environnementale nous regardons toujours la globalité du problème (du local au global, du pétrole à l'effet de serre, du nucléaire aux déchets radioactifs, etc.). Ainsi, même si certaines Pac ont un coefficient de performance (Cop) de 4, vu le rendement de 1/4 des centrales électriques en France, le bilan est neutre (Cop de 4x1/4=1). Dans ce système, la chaleur des centrales est transformée en vapeur d'eau, puis en électricité, puis transportée et retransformée en chaleur. Le rendement global est donc bien meilleur avec le solaire (Cop de 100 !), l'éolien ou le bois énergie, sans production de déchets nucléaires et de gaz à effet de serre (GES). En effet, en France, 1 kWh nucléaire produit 60 mg de déchets radioactifs et les pointes de consommation électriques (contrairement aux autres chauffages à base d'énergies renouvelables) imposent le redémarrage de centrales fonctionnant aux énergies fossiles, d'où des Pac fortements productrices de GES.
Le captage vertical
Le captage vertical à partir de 10 m de
profondeur permet d'augmenter le rendement d'une Pac géothermale
puisque la température du sous-sol est alors plus constante
(entre 11 °C et 15 °C toute l'année) quelle que soit la
température de l'air extérieur.
Le captage incliné existe aussi. Il est une solution
intermédiaire
qui permet d'utiliser au mieux la surface extérieure.
Le captage d'eau de nappe phréatique
A 100 m de profondeur, l'eau d'une nappe
phréatique atteint 16 °C. On comprend de suite
l'intérêt énergétique d'un
tel système. Cependant l'opération de forage risque
parfois
de mettre en contact deux nappes. De plus, une fuite du fluide
frigorigène
serait dangereuse pour l'environnement.
Le puits canadien
Contrairement
aux captages géothermiques précédents, le puits
canadien
ne permet pas de chauffer directement les dalles des constructions.
Il permet au mieux, en hiver de préclimatiser l'air entrant
(ventilation
double flux) puisque cette fois, il s'agit d'air
préchauffé
et non d'eau. Préconisant des systèmes de chauffage ou de
rafraîchissement
par rayonnement, nous préférons a priori les captages
géothermiques verticaux. Cependant, la mise en place d'un
puits canadien ne demande que peu de moyens et son intérêt
estival
n'est pas négligeable car il permet ainsi le
rafraîchissement de l'air entrant (attention
tout de même
à la condensation et donc aux moisissures dans les
canalisations, y compris celles des ventilations
double flux).
Thème 1.2
L'énergie biomasse
Carte actualisée de
la production électrique à partir de biomasse en France
La biomasse (bois énergie, paille, végétaux,
biogaz, agrocarburants, etc.) est une énergie stock.
Le bois énergie
Le bois énergie est l'énergie de
chauffage la moins chère du
marché actuellement. Il est au centre de nos
préoccupations
environnementales car il ne dégage pas plus de CO2 dans l'atmosphère qu'il
n'en stocke. Il s'agit d'une énergie renouvelable.
Il existe plusieurs types de chaudières et de
poêles à bois. Les
équipements à granulés
ou à plaquettes (bois
déchiqueté)
sont
désormais autonomes (vis sans fin, programmation, etc.). Nous
préconisons ce type de chauffage écologique qui valorise
la sciure et les copeaux issus de l'exploitation du bois
(débouché précieux pour des "déchets") et qui repose sur une énergie
renouvelable
abondante : l'énergie solaire (par photosynthèse). Les
poêles à granulés
de bois (cf. photo ci-dessous) ont de très bons rendements (>90 %).
Exemples de chaudières à granulés de bois
Exemples de poêles à granulés de bois (poêles
air et poêles bouilleurs)
Actuellement
en Europe, le bois est une énergie de chauffage moins
chère
que le gaz, le charbon, l'électricité et le
fioul et la surface de
la forêt française augmente...
Granulés de bois
La paille
Peu
utilisée en France comme combustible (beaucoup plus en
Scandinavie, Autriche, etc.),
la paille a un bel avenir devant elle, au lieu d'être inutilement
et
scandaleusement brûlée dans certains champs.
Le biogaz
A
ne pas confondre avec les gaz récupérés tous
azimuts
dans certaines décharges et dont la composition est
difficilement identifiable. Le méthane (CH4)
obtenu à partir de la fermentation contrôlée des
déchets organiques
ou de stations d'épuration (impossible pour les assainissements
autonomes),
permet de valoriser écologiquement une partie des déchets
des
ménages (à la différence des incinérateurs
qui
émettent des dioxines et des gaz acides). La voie de la
méthanisation
des déchets urbains pourrait permettre aux villes qui veulent
réellement
s'engager dans une politique de développement soutenable, de
convertir
leur parc de véhicules (bus, voitures de service, etc.) au gaz
naturel
et d'avoir leur propre production de carburant.
Les agrocarburants
Les
agrocarburants issus du colza, du tournesol, du blé ou de la
betterave... peuvent être utilisés purs. Ils sont une
alternative sérieuse et durable aux carburants fossiles qui sont
la première source mondiale de gaz à effet de serre (GES)
et donc à l'origine du réchauffement climatique.
Cependant, il ne faudrait pas que la culture intensive des
végétaux produisant ces agrocarburants se fasse au
détriment de la filière
alimentaire et soit à l'origine d'autres pollutions (de l'eau,
des
sols, etc.). La logique voudrait que les engins agricoles
nécessaires
à la culture des champs soient les premiers à consommer
ces
agrocarburants et que les traitements chimiques (issus de la
pétrochimie)
soient proscrits de cette agriculture afin que la filière ne
dépende
plus de cette énergie fossile qu'est le pétrole.
Thème 1.3
La limitation des ponts thermiques,
la nouvelle réglementation thermique RTh 2012 et la future RTh 2020
(Bépos),
les bilans thermiques,
la thermographie
Les ponts thermiques : une plaie en architecture
La réglementation thermique RTh 2012 impose aux
concepteurs de lutter contre les déperditions
par les ponts thermiques dues à l'absence d'isolation au niveau
des
jonctions murs-dalles par exemple. Ce mal est typiquement
français puisque nous
sommes le pays de l'isolation intérieure des bâtiments.
Or,
l'isolation par l'extérieur est bien plus judicieuse. Elle
évite
tous les ponts thermiques ainsi que la condensation dans les murs. Il
ne serait
pas scandaleux d'imaginer une réglementation qui aille plus
loin,
vers l'obligation d'isoler les bâtiments neufs par
l'extérieur.
Dans les bilans thermiques que nous réalisons, nous
commençons
par régler les problèmes de ponts thermiques entre les
structures,
puis au niveau des huisseries, puis enfin, nous recherchons les
meilleurs
coefficients thermiques.
Nous essayons toujours de tendre vers une consommation
de chauffage annuelle inférieure à 15 kWh/an par m² de surface chauffée.
Pour visualiser les déperditions de
chaleur des bâtiments, les fuites, les infiltrations d'eau, les
zones sujettes à
l'apparition de moisissures et les ponts thermiques, nous
réalisons des thermographies infrarouge à partir d'une
caméra
thermique (consultez-nous à l'avance
pour la réservation du matériel).
Thème 1.4
L'inertie thermique des constructions
Une certaine inertie des constructions est conseillée. Elle permet de stocker la chaleur en hiver (chauffage solaire ou conventionnel diurne avec restitution nocturne), mais aussi en été (absorption diurne et restitution nocturne vers l'extérieur par ventilation manuelle).
Une
dalle intérieure dense (pierre, grès, béton, etc.)
et
peu réfléchissante (sombre et mate) peu faire office
de capteur solaire en hiver si elle est isolée sur les
faces opposées au rayonnement solaire. La chaleur ainsi
piégée
sera restituée au bout de quelques heures et la nuit, par
rayonnement.
© Depuis 2001
Sylvain HOUPERT Architecte DPLG & Docteur en
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